Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les réseaux sociaux
2 décembre 2009

Note de lecture 1

reseaux_sociaux2

article :

Internet, recrutement et recherche d’emploi :
une introduction

Yannick FONDEUR


Cette note de lecture concerne un texte introductif à un numéro spécial de la revue de l'IRES, réalisé dans le cadre du groupe de travail « TIC et marché du travail » du GDR CNRS « TIC et Société ». Il a été rédigé par Yannick Fondeur, Chercheur au Centre d'Etudes de l'Emploi (CEE), qui s’intéresse aux questions liées à l’emploi et au marché du travail. Depuis les années quatre-vingt-dix, le marché du travail a de plus en plus recours à internet, émettant  ainsi l’idéal d’un marché du travail totalement transparent et réactif mais aussi sans intermédiaires. Cependant, le réel impact d’internet sur le marché du travail semble plus complexe et surtout plus contrasté, les études empiriques dévoilent les limites des dispositifs de sélection à distance (que sont notamment les réseaux sociaux sur internet). Grâce à internet, l’accessibilité de l’information concernant les emplois disponibles s’est considérablement améliorée (notamment avec l’apparition des job boards, c’est-à-dire les sites internet proposant des services utilisés lors de la demande ou de l’offre d’emplois, mais aussi avec l’apparition des agrégateurs d’offres d’emploi qui centralisent un nombre de plus en plus important d‘informations), on peut parler d’une meilleure transparence. Cependant, Christian Bessy (IDHE Cachan) et Emmanuelle Marchal (chargée de recherche au CNRS-Cee (centre d’étude de l’emploi)) montrent de façon empirique dans un article qu’internet est loin d’être le moyen de recrutement dominant sur le marché du travail. Ils révèlent également que les taux de recours à Internet varient fortement selon la catégorie socio-professionnelle (de 7 % pour les ouvriers à 53 % pour les cadres), mais également selon le type de l’entreprise (c’est-à-dire selon sa taille et son secteur d’activités). Selon Yves Lochard et Pascal Ughetto (membres de l’Institut de Recherches Économiques et Sociales), le recours à internet revêt même un caractère marginal dans la grande distribution alimentaire. Ils soulignent le fait que l’internet ne résout en aucun cas le double problème posé par le recrutement (c’est-à-dire l’importance d’une part de la marge intensive de l’information au sens de Rees (1966), et de l’autre des informations peu objectivables comme la « motivation »).

Yannick Fondeur établit alors un lien avec les réseaux sociaux numériques utilisés dans les relations professionnelles. Il met en avant le fait que la recherche d’une transparence toujours plus importante et l’industrialisation du recours aux réseaux sociaux pourraient peut-être affecter leur capacité à transmettre des informations qualitatives. De plus, Fondeur évoque le « dilemme transparence/bruit », il souligne ainsi le fait que l’augmentation de la quantité d’informations entraîne des difficultés à les traiter mais peut également brouiller l’offreur comme le demandeur d’emploi dans sa recherche en créant « du bruit » (expression désignant le niveau moyen d’informations non pertinentes reçues par les agents dans leurs recherches d’emplois ou de candidats). En effet, le développement des réseaux professionnels et des job boards entraîne une facilité de recherche qui augmente le nombre de candidatures « non qualifiées » mais également le nombre d’offres d’emplois. Si les agrégateurs d’offres d’emplois facilitent l’accessibilité des informations en les centralisant, ils ne les homogénéise pas pour autant et contribue ainsi à brouiller le candidat par des informations très denses et pas toujours pertinentes, mais également par un manque de coordination de l‘offre et de la demande. Pour contrer ce bruit, certains job boards ont mis au point des dispositifs permettant aux recruteurs de calculer électroniquement les candidats idéals, ce qui pourraient finalement affecter également « le signal » (c’est-à-dire les candidatures pertinentes). D’autres job boards (dits « spécialisés« ), à l’inverse, limitent « le bruit » en ne publiant que les offres répondant à des critères précis. Certains réseaux permettent également de trier les offres selon leur pertinence avant d’y répondre, ce qui permet de limiter le bruit à priori pour les employeurs mais limite également ainsi la transparence.

Publicité
Publicité
Commentaires
Les réseaux sociaux
Publicité
Publicité